Les symptômes fonctionnels inconfortables de la ménopause

05/03/2020 | La ménopause : une suite de changements métaboliques

La ménopause est pour la plupart du temps accompagnée de différents symptômes inconfortables. Découvrez ces phénomènes liés à la ménopause.

Les différents symptômes de la ménopause

20 à 25% des femmes ménopausées se plaignent de troubles affectant leur qualité de vie. Parmi les symptômes les plus répandus, on trouve les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes ou encore la prise de poids.

Les bouffées de chaleur

Les bouffées de chaleur sont très souvent les signes les plus inconfortables évoqués au décours de la ménopause. En Europe, 50 à 80 % des femmes ressentent des bouffées de chaleur plus ou moins invalidantes alors qu’en Asie, les manifestations sont rares : moins de 10 %.

Les études d’observation ont confirmé qu’il ne s’agissait pas de prédispositions génétiques mais bien de troubles liés au mode de vie. En effet, si ces troubles sont majoritairement associés à la carence en œstrogènes, d’autres facteurs peuvent intervenir pour amplifier ces signes. Stress ou mauvaise alimentation en augmentent la fréquence et l’intensité.

Concernant le stress, le regard porté sur la ménopause des femmes en Orient ou en Occident est différent. La ménopause est associée à une modification du statut de la femme (plus valorisé en orient qu’en occident), à un changement de son image corporelle et à une signature du vieillissement progressif. Cela peut expliquer une situation plus anxiogène et stressante pour les femmes européennes.

Par ailleurs, les régimes alimentaires des femmes orientales sont beaucoup plus riches en aliments sources de phytœstrogènes. Le soja est l’une des principales sources de phytœstrogènes en Orient. Il y est consommé très régulièrement et de façon importante au cours de la vie et ce, dès l’adolescence. Il semble bien démontré aujourd’hui que ce régime alimentaire explique la différence de survenue des troubles de la ménopause entre les deux populations.

Les sueurs nocturnes

Le phénomène de transpiration de nuit est le plus fréquent, même si parfois des sueurs accompagnent également les bouffées de chaleur au cours de la journée. La carence en œstrogènes a un réel impact sur ce phénomène, associé à des déséquilibres en neurotransmetteurs.

La famille des indolamines (sérotonine et mélatonine) joue un rôle important au cours de la ménopause. Ces deux neurotransmetteurs sont impliqués dans :

régulation de la température
bonne qualité et la profondeur du sommeil
régulation de l’humeur
ouverture de l’appétit
amélioration du bien-être

Ce trouble des neurotransmetteurs est fréquemment associé aux bouffées de chaleur, mais également à des perturbations du sommeil, qui devient plus irrégulier et moins réparateur. On observe fréquemment des variations de l’humeur avec :

irritabilité
phases de dépression
pleurs
perte de l’estime de soi

Certaines femmes ressentiront même des états dépressifs majeurs après la ménopause. Le contexte familial, émotionnel, amoureux, social, professionnel et souvent les inquiétudes liées à l’image corporelle, amplifient ce problème.

Un impact sur la libido

La baisse de libido s’observe fréquemment au-delà de la ménopause. Evidemment, le contexte déjà évoqué peut expliquer cette évolution. Néanmoins, le mécanisme le plus fréquemment évoqué et insuffisamment connu reste le déclin hormonal (testostérone et en DHEA).

La testostérone est en effet une hormone androgène sécrétée naturellement chez la femme et dont la production va décliner après la ménopause. Le déclin trop important est responsable de la baisse de la libido dans 75 % des cas. Le maintien d’une bonne vie sexuelle, source d’épanouissement d’un couple nécessite une bonne compréhension de ce problème.

Par exemple, il peut être bien amélioré par une augmentation du taux de testostérone physiologique. Les médecins pourront prescrire de façon personnalisée et attentive un supplément de testostérones médicamenteux. Plusieurs essais cliniques ont montré l’efficacité d’une telle approche.

La phytothérapie traditionnelle offre également des possibilités douces, comme l’usage de certaines plantes : par exemple le Maca ou le Fenugrec. L’accompagnement par un thérapeute compétent s’avère bien évidemment nécessaire.

Et la prise de poids ?

La ménopause s’accompagne physiologiquement d’une modification du poids mais surtout de la répartition de la masse grasse qui se développera au niveau de l’abdomen. C’est cette répartition abdominale dite “androïde” qui constitue le facteur de risque principal au niveau cardiovasculaire. Certaines personnes auront tendance à prendre davantage de masse grasse, de tour de taille, d’embonpoint et donc de surpoids après la ménopause.

L’adoption de régime alimentaire privatif n’est pas une bonne solution pour pallier ce problème. Une fois encore, une alimentation saine et équilibrée de type méditerranéen sera plus efficace. La répartition chronobiologique déjà évoquée est également pertinente.

De très nombreux essais cliniques ont confirmé que l’activité physique régulière et modérée est absolument nécessaire pour contrôler la prise de poids abdominal après la ménopause. Pratiquer une marche modérément rapide tous les jours de 30 minutes environ ou autre activité ludique ou sportive régulière et modérée s’avère l’un des meilleurs conseils que l’on puisse prodiguer !

L’adoption d’un modèle alimentaire protecteur de type méditerranéen et la pratique d’une activité physique seront incontestablement favorables et efficaces. Outre l’effet sur la stabilité de la prise de poids, cette stratégie permet de réduire le risque de surpoids « pathologique » qui semble bien être le facteur de risque majeur dans l’augmentation des cancers du sein après la ménopause.

Et sur le long terme ?

Au-delà de la ménopause, trois pathologies liées à l’âge apparaissent avec une plus grande fréquence chez la femme : il s’agit des maladies cardiovasculaires, de la perte de masse osseuse et de masse musculaire (ostéoporose et ostéopénie) ainsi que l’augmentation du risque de cancer du sein.