Endomètre et inconfort menstruel

15/02/2020 | Dossiers bien-être

Concernant près d’une femme sur dix, l’endométriose est une affection gynécologique. Elle peut débuter très tôt dans la vie et être source de perturbations de la qualité de vie.

L’endomètre, tissu de l’utérus

Partie intérieure de l’utérus, l’endomètre est une muqueuse constituée de cellules qui prolifèrent en fonction du cycle menstruel sous l’influence des œstrogènes. Les règles correspondent à l’élimination naturelle de cette muqueuse entraînant des cellules de l’endomètre.  

Chez certaines femmes, les cellules endométriales peuvent se retrouver de façon anormale et pathologique en dehors de l’utérus. Elles se situent alors dans la cavité abdominale. On les retrouve le plus souvent au niveau des ovaires, des trompes, de la partie externe de l’utérus jusqu’au péritoine. 

Elles peuvent également coloniser l’abdomen et le petit bassin. Ne pouvant plus être éliminées naturellement, ces cellules vont constituer un nouveau tissu pouvant réagir en fonction du cycle hormonal, «se gonfler et s’hypertrophier » avant les règles. Cela va générer des symptômes douloureux : 

  • inflammation
  • fibrose
  • kystes

Même si cette maladie n’évolue pas systématiquement vers des complications graves, elle est cependant extrêmement invalidante.

Les symptômes de l’endométriose

La principale plainte de l’endométriose est la douleur. Celle-ci peut être variable et cyclique, mais pour certaines femmes elle est particulièrement envahissante au quotidien. Elle se manifeste le plus souvent au niveau du ventre. Elle se projette parfois dans le bas du dos ou vers le petit bassin et la zone pelvienne. Certaines femmes ressentent des douleurs très importantes pouvant perturber leur vie sexuelle et causer des douleurs lors des rapports (dyspareunie).

Une autre complication fréquente est l’infertilité (la diminution de la capacité à être enceinte). C’est l’une des causes importantes qu’il convient de rechercher chez les jeunes femmes ayant des difficultés à être enceinte et ressentant des douleurs ou une pesanteur pelvienne. Parfois, ce trouble conduit à la stérilité. 

Les femmes souffrant d’endométriose présentent :

  • fatigue générale
  • troubles de l’humeur
  • dépressions 

Il est probable qu’il s’agisse là plutôt de conséquences de la douleur chronique et des mécanismes inflammatoires sous-jacents. En aucun cas l’humeur dépressive et la fatigue ne doivent être considérées comme une cause possible de douleur pelvienne. L’endométriose n’est pas une maladie psychosomatique, même si la souffrance ressentie et le stress chronique occasionné majorent les perceptions douloureuses.

Pourquoi l’endométriose survient-elle ?

Les causes restent encore obscures. Toutefois, l’hypothèse d’une migration des cellules de l’endomètre lors des règles est avancée. Celles-ci pourraient alors refluer vers l’abdomen pour coloniser ce dernier. Cependant, d’autres phénomènes peuvent également intervenir. Une prédisposition génétique peut favoriser le développement de cellules endométriales spontanées à partir d’autres tissus de la sphère gynécologique (métaplasie). 

Qu’il s’agisse de la douleur ou des complications sur la fertilité, l’endométriose est toujours aggravée par un mécanisme inflammatoire plus ou moins marqué. La sensibilité des tissus de l’endomètre aux oestrogènes est également mise en cause. Ainsi, le contrôle de l’inflammation et le contrôle de l’influence excessive des œstrogènes constituent une cible prioritaire dans la prise en charge de cette maladie.

Peut-on soigner l’endométriose ?

La médecine générale ne propose malheureusement que très peu de traitements efficaces. La prise de traitements anti-inflammatoires et anti-douleurs peut tout de même être proposée.

Les avantages et les inconvénients de ces médicaments doivent toujours être évalués. Lorsque les symptômes sont fortement aggravés par les règles, le médecin peut proposer une contraception orale, principalement à base de progestatif (hormone féminine qui « contrebalance » les œstrogènes). Ce traitement hormonal est prescrit afin de supprimer les règles, ce qui n’est pas toujours souhaité par la patiente. De plus, il peut s’accompagner d’inconforts et de prise de poids.

Dans des cas plus rebelles et invalidants, des solutions plus radicales telles que l’hystérectomie (ablation chirurgicale du corps de l’utérus) peuvent être envisagées.

Notre guide pratique pour mieux soulager l'inconfort de l'endomètre

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