Une alimentation saine pour mieux vivre l’endométriose

15/02/2020 | Endomètre et inconfort menstruel

Bien qu’on ne puisse pas parler de “guérir de l'endométriose”, il existe différentes manières de réduire les symptômes qui peuvent avoir un impact négatif sur la vie quotidienne. Adopter un modèle alimentaire adapté permettrait de se protéger des effets de l’endométriose.

L’alimentation peut-elle être protectrice ?

Les femmes souffrant d’endométriose doivent veiller à éviter le surpoids et à adopter un modèle alimentaire favorable à la détoxication des œstrogènes. De façon générale, les légumes vont favoriser la stimulation des enzymes de détoxication du foie. Parmi ceux-ci, une classe se démarque particulièrement : les crucifères

Chou vert, brocoli ou chou chinois vont favoriser la purification des œstrogènes par le foie. Les jeunes pousses de brocoli contiennent en effet certains micronutriments essentiels, particulièrement actifs comme l’indole-3-carbinol. 

Par ailleurs, certains aliments peuvent être de réels « antidotes » aux excès d’œstrogènes circulant vers nos récepteurs. Il s’agit principalement de produits végétaux qui apportent naturellement des molécules ayant une très faible action œstrogénique. On les appelle des phyto-œstrogènes

  • lin, sous forme de graines broyées
  • graines de sésame
  • soja, sont des exemples de végétaux source de phyto-œstrogènes

Comment mon régime alimentaire peut-il prévenir l’endométriose ?

La consommation régulière des aliments listés ci-dessus apporte une quantité significative de micronutriments ayant des actions comparables aux œstrogènes en quantité plus faible. Ces molécules sont des « isoflavones » pour le soja et des « lignanes » pour les graines de lin.

Lorsqu’elles sont consommées régulièrement, elles subissent une transformation par notre microbiote intestinal qui les rend assimilables. Une fois dans notre organisme, ces micronutriments bioactifs vont se lier à nos récepteurs aux œstrogènes.

Cependant, comme leur activité stimulante est très faible, (environ 1000 fois moins que l’œstradiol ou que les perturbateurs endocriniens) ces micronutriments vont nous protéger d’une hyper stimulation. On les nomme alors des modulateurs endocriniens.

En pratique, la consommation de graines de lin broyées, à raison d’une cuillère à soupe par jour, peut être conseillée chez les femmes souffrant d’endométriose.

Un menu anti-inflammatoires contre l’endométriose

Plusieurs études confirment que la manière de consommer certains aliments favorisent le contrôle de l’inflammation de bas grade : 

  • consommation régulière de végétaux : légumes verts, choux brocoli et crucifères
  • consommation régulière et abondante de petits poissons gras
  • faible consommation de viande rouge et de charcuterie
  • faible consommation de produits industrialisés ultra-transformés

On ne saurait donc que trop conseiller une bonne assiette-santé anti-inflammatoire aux personnes souffrant d’endométriose.

D’autres aliments incriminés ?

Si l’alcool reste aujourd’hui encore suspect dans la sur-stimulation des œstrogènes et de l’imprégnation œstrogénique, la consommation de caféine a été innocentée. Il n’y a aucune raison de se priver de café pour celles qui aiment cette consommation, source de polyphénols et d’antioxydants. 

Au contraire, l’alcool au-delà de un à deux verres de vin par jour et au maximum 10 verres de vin par semaine exerce un effet défavorable.

L’hypothèse de l’intolérance au gluten a également été évoquée. À ce jour, il n’y a aucune certitude du lien causal entre le gluten, une intolérance à cette protéine de certaines céréales (blé, seigle, orge et avoine) et l’endométriose. Cependant, plusieurs enquêtes épidémiologiques montrent bien un lien de correspondance entre la consommation de gluten et la douleur pour de nombreuses femmes. Si l’intolérance au gluten n’est certainement pas la cause de l’endométriose, chez les patientes ayant des intolérances à cette protéine, un régime pauvre en gluten ou sans gluten peut être tenté. Un tel modèle n’est pas toujours facile à suivre mais peut s’avérer utile chez certaines femmes.

Notre guide pratique pour mieux soulager l'inconfort de l'endomètre

Découvrez notre dossier complet consacré à l’endométriose.