Quelles sont les causes de l’endométriose ?

15/02/2020 | Endomètre et inconfort menstruel

Bien que les facteurs responsables de l’endométriose soient aujourd’hui encore mal identifiés, des études ont fait le lien entre les oestrogènes et l’endométriose. Découvrez les différents responsables de cette affection gynécologique.

Les œstrogènes, facteurs responsables ?

De nombreux travaux ont étudié les liens entre œstrogènes et endométriose. Les chercheurs ont découvert que si la teneur en œstrogènes naturels de la femme jouait bien un rôle, la réalité était encore plus complexe. Au-delà de la quantité d’œstrogènes naturels (œstradiol), d’autres facteurs hormonaux interviennent également : c’est la notion d’imprégnation œstrogénique.

Qu’est-ce que l’imprégnation œstrogénique ?

Les hormones, et plus particulièrement les œstrogènes, agissent sur les cellules par l’intermédiaire de récepteurs. Au fil des siècles et des millénaires passés, les femmes étaient principalement exposées à l’action des œstrogènes produits par les ovaires, les surrénales et le tissu adipeux. Depuis une cinquantaine d’années, il existe également d’autres sources d’œstrogènes qui s’ajoutent aux œstrogènes naturels de la femme.

D’une part, les médicaments à base d’œstrogènes ont fait leur apparition au siècle dernier : 

  • pilule contraceptive, prise de plus en plus tôt
  • traitements de la fertilité
  • traitement hormonal substitutif de la ménopause

De plus, notre environnement a changé. Le développement considérable des produits dérivés de l’industrie pétrochimique et de la chimie des plastiques ont envahi notre quotidien. Les plus connus sont les bisphénols et les phtalates. Ces produits initialement synthétisés pour la fabrication de différents plastiques se retrouvent aujourd’hui un peu partout dans notre environnement quotidien : 

  • produits cosmétiques
  • tickets de caisse
  • récipients en plastique en contact avec des denrées alimentaires
  • eaux de boissons

L’exposition croissante et importante à ces molécules pose de réels problèmes car ils ont des propriétés comparables aux œstrogènes. On les appelle “œstrogènes-like” et ils sont classés par l’OMS dans la catégorie des perturbateurs endocriniens. Les perturbateurs endocriniens sont des molécules externes auxquelles nous sommes exposés volontairement ou involontairement, et qui sont susceptibles d’interagir avec nos récepteurs hormonaux. 

Dans le cas des bisphénols ou des phtalates, ces molécules ont des effets sur les récepteurs aux œstrogènes. Ils exercent alors une action puissante sur les cellules ayant ce type de récepteurs. Les perturbateurs endocriniens jouent un rôle défavorable dans l’endométriose en stimulant ce tissu ectopique. D’autres molécules de notre environnement moderne pourraient bien jouer également un rôle aussi défavorable, notamment les pesticides

Neutralisation des perturbateurs endocriniens

Notre corps doit apprendre à métaboliser ces perturbateurs hormonaux, afin d’en limiter l’impact. Fort heureusement, le corps humain est équipé de systèmes enzymatiques de régulation et de neutralisation de l’excès d’œstrogènes. De nombreuses enzymes au niveau du foie et de l’intestin sont susceptibles de transformer ces molécules primaires en molécules secondaires.

Mais tout n’est pas si simple : il existe deux grandes voies de transformation des œstrogènes. L’une (dite 2OH-estrogene), très favorable, conduit à une neutralisation et à la production de petites molécules protectrices, anticancéreuses et anti-inflammatoires. L’autre voie (dite 16 α OH-œstrogènes), défavorable, aboutit à une molécule plus hautement œstrogénique, stimulante et même pro-cancéreuse.

Cette seconde voie est surtout présente dans les cellules graisseuses et très peu présente dans le foie. Ceci permet d’expliquer pourquoi l’obésité s’accompagne d’une augmentation des risques de cancer du sein et de l’endomètre. Les œstrogènes sont alors plus volontiers transformés, dans ce tissu adipeux, en molécules cancérigènes. À l’inverse, une stimulation des enzymes présentes dans le foie permet de mieux neutraliser l’exposition aux œstrogènes.

L’inflammation, pierre angulaire de l’endométriose

L’inflammation aiguë et intense se manifeste par des rougeurs, des bouffées de chaleur ou encore de la fièvre.  L’endométriose quant à elle, s’accompagne d’une inflammation beaucoup plus discrète que l’on appelle inflammation de bas grade. Celle-ci ne se voit pas nécessairement car elle est difficile à explorer par des analyses biologiques classiques. Elle stimule chaque jour la croissance et le développement de l’endométriose, ce qui explique les phénomènes douloureux et l’impact sur la vitalité ou sur l’humeur.

Cette inflammation est liée à la présence de certaines molécules inflammatoires : les cytokines. Celles-ci sont fabriquées par l’organisme à partir de lipides selon deux voies : 

  • la première voie provient des acides gras notamment présents dans les produits animaux tels que les viandes, les charcuteries, les abats...
  • l’autre voie provient des acide gras notamment ceux que l’on trouve entre autres dans les petits poissons gras ou certains œufs selon le type d'élevage des poules.

Notre guide pratique pour mieux soulager l'inconfort de l'endomètre

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