Parlons Micronutrition - Defenses naturelles & Immunité

30/04/2020 | Tous les articles

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(synthèse des questions regroupées par thème)

Aujourd’hui nous simplifions nos échanges et nous vous proposons chaque mois de poser vos questions sur un thème donné.

Ce mois-ci : Défenses naturelles et Immunité

Questions et Réponses en micronutrition

Nous avons reçu de nombreuses questions que nous avons regroupées par thèmes.
Voici les réponses de nos experts.

Comment et pourquoi « booster » son immunité ?

L’immunité désigne la capacité de l’organisme à se défendre contre les substances étrangères, notamment les microbes (bactéries, virus). Pour être efficace, le système immunitaire doit être capable de distinguer ce qui appartient à notre corps, nos cellules, mais aussi ce qui est utile à notre corps, les aliments par exemple, de ce qui est étranger et potentiellement dangereux.

Le système immunitaire nécessite donc des interactions permanentes et complexes afin de mettre en place des actions adaptées.

Le terme « booster » qui est souvent employé ne semble pas le meilleur. Il faut parler de maintenir l’efficacité normale du système immunitaire, de façon à ce que la réaction de défense soit adaptée à la situation, tolérante vis-à-vis des aliments, forte face à microbes pathogènes. On parle de « modulation immunitaire », c’est-à-dire que le système doit toujours être en veille. Des problèmes pourront survenir si l’immunité est trop basse, en quelque sorte si les gardiens de notre corps sont en sommeil, ou au contraire si l’immunité est trop forte, si nos gardiens deviennent hyperactifs.

Le système immunitaire est efficace lorsqu’il fournit une réponse naturelle, modulée et adaptée aux circonstances.

Le principal intervenant dans la réponse immunitaire est l’écosystème intestinal, c’est-à-dire l’ensemble muqueuse intestinale et microbiote (flore intestinale). On parle d’écosystème car il s’agit d’une coopération entre nous (nos cellules) et un organe extérieur qui ne fait pas partie de notre corps (le microbiote). On utilise le terme symbiotique pour indiquer que chaque élément de cet écosystème complexe trouve un bénéfice dans l’association : nous, pour assimiler les nutriments et nous protéger des agresseurs ; le microbiote, pour vivre et se développer dans un environnement favorable (nutritif, bonne température…).

Il est important de garder en mémoire plusieurs notions fondamentales

concernant le microbiote :

  • d’abord que les bactéries de la flore sont nos alliées, certes, mais elles n’appartiennent pas à nos cellules, elles sont étrangères. Ceci implique que notre système immunitaire réagit naturellement contre notre propre microbiote. Cette réaction est faible bien sûr, mais elle est essentielle pour maintenir nos défenses en état constant de vigilance, en état d’alerte.
  • ensuite, notre microbiote est constitué d’une grande variété de bactéries différentes, on parle d’espèces bactériennes, et ces différentes espèces sont en compétition entre-elles : certaines sont dominantes, d’autres minoritaires, dans un équilibre complexe et individuel. Chacun de nous possède un microbiote spécifique, constitué d’une centaine d’espèces bactériennes différentes en équilibre qualitatif et quantitatif. Une flore équilibrée est une combinaison individuelle unique : spécificité, caractérisée par une grande variété de bactéries : diversité.
  • donc, la qualité de notre système immunitaire dépend de ces deux paramètres individuels concernant notre microbiote : sa spécificité et sa diversité. À l’inverse, tout déséquilibre de notre microbiote (dysbiose) est un facteur de dysfonctionnement immunitaire, affaiblissement ou hyper-réactivité.

Pour conserver une immunité optimale, le premier critère est d’avoir un écosystème intestinal équilibré : une muqueuse forte et étanche, et un microbiote stable dans sa diversité individuelle.

D’autres ingrédients sont indispensables au bon fonctionnement immunitaire :

  • la Vitamine D3 : la Vitamine D3 est connue pour ses propriétés bénéfiques sur l’ossature et les muscles. Cette vitamine est également indispensable au bon fonctionnement immunitaire. Il est établi qu’un déficit en Vitamine D3 induit une baisse des capacités de défense de l’organisme.
  • les Vitamines du groupe B : les Vitamines du groupe B, notamment les Vitamines B6, B9 et B12, exercent de nombreux effets complémentaires sur immunité : protection des muqueuses, activation des globules blancs, formation des anticorps…
  • certaines plantes sont également favorables pour les défenses naturelles, comme l’Echinacea, l’Eleuthérocoque, le Curcuma ou le Thym.

Quelles sont les spécificités de l’immunité chez la femme enceinte et chez le nouveau-né ?

Pendant la grossesse, les défenses immunitaires de la maman baissent, dans un mécanisme naturel indispensable qui permet à la maman de tolérer son bébé, c’est-à-dire ne pas déclencher de réaction immunitaire contre son bébé. Sur le plan de l’immunité, le bébé est considéré un « corps étranger » : un système se met donc en place pour que les défenses naturelles de la maman acceptent le bébé. Bien sûr, ces mécanismes sont adaptés et ne suppriment pas toutes les défenses naturelles de la maman, mais ils entraînent néanmoins une fragilité.

Afin de maintenir un bon niveau immunitaire pendant la grossesse, l’alimentation est primordiale, de même que l’activité physique. Un apport spécifique en vitamines en également recommandé : Vitamine D3 et Vitamine B9 notamment, ainsi que du Fer.

Le nouveau-né est protégé tout au long de la grossesse grâce aux anticorps maternels. À la naissance, le système immunitaire du nouveau-né est fonctionnel, c’est-à-dire que tout est en place, mais ce système en immature, il doit être activé pour devenir opérationnel. Cette maturation est progressive, favorisée par l’allaitement et l’alimentation. Dans des conditions normales, on considère que le système immunitaire de l’enfant atteint son efficacité normale à l’âge de deux ans. Certains facteurs sont défavorables comme la prématurité ou la naissance par césarienne. Par contre, le statut vitaminique normal de la Maman joue favorablement sur l’immunité du bébé, toujours concernant la Vitamine D3 et la Vitamine B9.

Les défenses naturelles baissent-elles avec l’âge ?

Oui, avec l’âge, le système immunitaire perd en efficacité. Plusieurs raisons

expliquent cette observation :

  • une moins bonne distinction entre les cellules du « soi » et les substances étrangères. Ceci augmente le risque de maladies auto-immunes (voir plus loin).
  • certaines cellules de l’immunité sont moins actives, plus lentes. C’est le cas des macrophages (cellules chargées de « manger » les microbes ou les vieilles cellules) ou des lymphocytes (cellules chargées de reconnaître les substances étrangères).

Afin de minimiser cette tendance naturelle, il est essentiel de maintenir une bonne alimentation, notamment en protéines, minéraux et vitamines. La Vitamine D3 est très importante pour l’immunité de la personne âgée, ainsi que pour le maintien musculaire (un déficit en Vitamine D3 augmente le risque de chute en lien avec une faiblesse musculaire).

Quid des maladies auto-immunes ?

Parfois, le système immunitaire se dérègle et se retourne contre les composants normaux de l’organisme : c’est la maladie auto-immune. Ces maladies sont complexes, ce sont des maladies plurifactorielles, mettant en jeu de nombreux paramètres, notamment une prédisposition génétique, des facteurs environnementaux et des agents infectieux.

Voici quelques exemples :

  • Sclérose en plaques : atteinte de la myéline , gaine protectrice des cellules nerveuses du cerveau et de la moelle épinière. Facteurs environnementaux : zone géographique, tabagisme, altération du microbiote, dysbiose à Clostridium.
  • Diabète de type-1 (insulino-dépendant) : atteinte des cellules pancréatiques chargées de produire l’insuline (cellules bêta des îlots de Langerhans). Facteurs environnementaux : sédentarité, hypertension artérielle, cholestérol sanguin élevé, infection à Enterovirus.
  • Lupus érythémateux disséminé : atteinte du tissu conjonctif constitutif de la peau, des yeux, des tendons, des muscles…. Facteurs environnementaux : exposition au soleil, médicaments, infection par le virus d'Epstein-Barr.
  • Maladie de Crohn : atteinte inflammatoire de l’intestin. Facteurs environnementaux : vie moderne, industrialisation, tabagisme, médicaments, altération du microbiote (perte de diversité).