Le fonctionnement du microbiote intestinal

06/09/2021 | Les champions de la micronutrition

Valérie NGUYEN VAN, naturopathe, étudiant l’endométriose depuis 2014 nous présente le rôle du microbiote intestinal avant d’évoquer le lien entre le déséquilibre de la flore intestinale et l’endométriose.

Qu’est-ce que le microbiote intestinal ?

Dans l’organisme, il existe différents microbiotes : au niveau de la peau, de la bouche, du vagin… Le microbiote intestinal est le plus important d’entre eux. Notre tube digestif abrite en effet un ensemble de milliers de bactéries, virus, parasites et champignons non pathogènes qui constituent notre microbiote intestinal (appelé également flore intestinale).

Son rôle est de mieux en mieux connu et les chercheurs tentent aujourd’hui de comprendre les liens entre les déséquilibres du microbiote et certaines pathologies. Une piste sérieuse pour comprendre l’origine de nombreuses maladies.

Et le lien entre le déséquilibre de la flore intestinale et l’endométriose apparaît.

Le fonctionnement du système digestif et l’importance des bactéries

Valérie NGUYEN VAN, naturopathe, iridologue et réflexologue, travaille sur la problématique d’endométriose depuis 2014. Dans la première partie de sa vidéo, elle présente le rôle du microbiote intestinal avant d’évoquer les liens entre le déséquilibre de la flore intestinale et l’endométriose.

Pour simplifier, l’intestin est composé de l’intestin grêle et du côlon. Il est, avec les poumons et la peau, est une des portes d’entrée majeure du corps humain. La surface de l’intestin grêle est tapissée de reliefs formant une sorte de moquette perméable qui sert à absorber les aliments à travers une couche unique de cellules appelées entérocytes, on y trouve également les cellules à mucus, les cellules de Paneth antimicrobiennes, les cellules endocrines fabriquant des hormones qui régulent la digestion par voie sanguine, les cellules M qui sont les cellules de la tolérance, permettant de déterminer qu'est-ce que l’organisme accepte de laisser entrer ou pas ?, les plaques de Peyer qui sont les principaux sites d’induction des réactions immunitaires intestinales, et les récepteurs aux œstrogènes appelés ER.

La flore intestinale est notre carte bactérienne intestinale personnelle, constituée de micro-organismes, de bactéries, d’enzymes, de virus, de champignons, de parasites, ... Le nombre de bactéries présentes dans le grêle est très faible par rapport à la population bactérienne qui croît de façon exponentielle au fur et à mesure que l’on descend dans le côlon. La flore intestinale, appelée aussi microbiote, vit dans un mucus qui permet de protéger la muqueuse des agresseurs présents dans l’intestin. 

Les fonctions du microbiote sont multiples : digestive, synthèse de certaines vitamines, fonction de régulation métabolique, fonction neurologique, fonction de barrière protectrice et de défense immunitaire.

Le microbiote est composé de la flore résidente toujours présente à l’état physiologique dans l’intestin, et de la flore de passage. Il y a 2 types de bactéries : les bactéries aérobies, situées au début du grêle, qui ont  besoin d’oxygène, et les bactéries anaérobies qui évoluent dans le reste de ,l’intestin et vivent sans oxygène. Certaines bactéries sont des bactéries aéro-anaérobies, elles peuvent vivre indifféremment en présence ou en absence d’oxygène.

De nombreux produits chimiques comme le chlore, les phénols, les métaux lourds, les détergents sont toxiques pour les bactéries.

À ce jour, on estime qu’il y a un socle commun de 15 à 20 espèces de bactéries en charge des fonctions essentielles du microbiote, classées en 3 groupes principaux distincts appelés entérotypes.

Ces entérotypes peuvent être modifiés par un changement d’alimentation, une antibiothérapie à large spectre ou autre intoxication médicamenteuse, des gastro-entérites, une intoxication avec un anticholinergique.

Des études démontrent que le système immunitaire est influencé par le microbiote. La modification des ratios entre certains lymphocytes par une dysbiose entraîne l’apparition de maladies auto-immunes comme la Spondylarthrite Ankylosante (SpA).

Dans le cas de l’endométriose, le microbiote est clairement déséquilibré et il y a des réactions immunitaires plus ou moins importantes. On pourrait donc la classer comme maladie auto-immune.

Faisons maintenant un focus sur certaines bactéries :

- Escherichia Coli est bactérie aéro-anaérobie, de plus en plus antibiorésistante. Face aux antibiothérapies quasi-systématiques et répétitives depuis les années 80 chez les jeunes enfants jusqu’à l’âge adulte pour les affections type otites, rhino-pharyngites, angines ou autres affections diverses..., il va y avoir une modification importante du microbiote au détriment de la diversité de la flore et au profit d’E. Coli qui devient de plus en plus résistante et envahissante dans l’intestin. Il a été constaté qu’E. Coli est augmentée de façon significative dans les Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin appelées MICI.

Le péristaltisme ou mouvement de l’intestin qui permet la progression du bol alimentaire dans l’intestin, freine le développement d’E. Coli. Donc en cas de constipation, elle va se développer beaucoup plus facilement et provoquer des dysbioses qui causent des alternances de constipation, et d’évacuation sous forme de selles relâchées voire diarrhées.

Elle détourne alors à son profit des nutriments et enzymes nécessaires à sa survie et à sa croissance en nombre, au détriment de son hôte. Elle a besoin de carbone, càd des sucres, et de fer. E. Coli, en absence d’oxygène, va produire des fermentations importantes. Mais étant donné qu’elle est aéro-anaérobie, elle va ensuite se développer de façon excessive dans tout le tractus intestinal. La fermentation, par les gaz qu’elle dégage, va modifier également le microbiote, lui permettant de gagner du terrain dans la compétition bactérienne globale.

À suivre : le lien entre le déséquilibre de la flore intestinale et l’endométriose

Dans le cas de l’endométriose, lorsqu’un déséquilibre du microbiote survient, les bactéries rencontrent des parois déjà fragilisées. Valérie NGUYEN VAN évoque le lien avec l’endométriose dans la 2e partie de sa vidéo.